Intox, cette lettre de soutien de la communauté des homosexuels du Cameroun à la candidature de Maurice Kamto est un montage

Déclaration
Communauté Homosexuelle du Cameroun (CHC) apporte son soutien officiel à la candidature du professeur Maurice Kamto pour la présidentielle de 2025.
Auteur
Verdict
Intox
Une lettre circule sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, prétendant qu’une « Communauté Homosexuelle du Cameroun (CHC) ». Après vérification, cette lettre est un montage. 

Depuis le 22 juillet 2025, une lettre circule sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, prétendant qu’une « Communauté Homosexuelle du Cameroun (CHC) » apporte son soutien officiel à la candidature du professeur Maurice Kamto pour la présidentielle de 2025. Le document est signé par un certain Bengono Christophe , présenté comme vice-président de la CHC, et comporte un logo, un cachet et un numéro de téléphone français. Après vérification, cette lettre est un montage. 

Cette publication, mise en ligne sur la page Facebook de Luka Fabrice Ndjako, a suscité de vives réactions de la part des internautes, enregistrant plusieurs mentions « J’aime », commentaires et partages. Relayée également par les pages Le cœur de lion et Florent Etogo, elle a rapidement gagné en visibilité sur les réseaux sociaux. 

Dans un contexte juridique où l’homosexualité est pénalement réprimée, notamment par l’article 347 bis du Code pénal camerounais, qui punit « tout acte sexuel entre personnes de même sexe » d’une peine allant de six mois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant atteindre 200 000 FCFA, partagé cette lettre pendant cette periode electorale peut apporter plus des doutes concernant les lois camerounaises aussi dans le but de discréditer un candidat auprès des électeurs.

Vérifications 

Pour vérifier l’authenticité de cette lettre, notre équipe a effectué une recherche d’image inversée à l’aide de Google Lens, en se concentrant à la fois sur le document dans son ensemble, ainsi que sur des éléments spécifiques comme le logo et le cachet. Cette analyse n’a permis de retrouver aucune source officielle ou antérieure à la publication virale. Les seules occurrences relevées renvoient aux mêmes images circulant sur les réseaux sociaux. 

La même recherche nous a permis de retrouver que cette communauté des homosexuels du Cameroun n’existe pas . Il faut cependant noter qu’ au Cameroun, une association a été créée en fin 2006, Alternatives-Cameroun qui oeuvre à la fois dans le domaine de la santé (lutte contre le sida) et des droits humains pour les personnes vulnérables et victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle. Cette recherche nous a également permis de trouver un article scientifique sur l’émergence des minorités sexuelles dans l’espace public en Afrique rédigé par Christophe Broqua et une autre association dénommée Humanity First, selon un article de Jeune Afrique. Cependant, L’association la plus connue est le collectif des familles d’enfants homosexuels créé par Me Alice Nkom depuis 2018. 

En poursuivant la recherche, nous avons vérifié le numéro de téléphone, dont l’indicatif est +33, correspondant à la France, nous avons opté d’utiliser les pages Blanches, l’annuaire inversé des numéros mobiles français.  L’objectif étant de vérifier si le numéro est enregistré et rattaché à une identité. Grâce à cette démarche, nous avons pu obtenir l’identité liée au numéro. Il s’agit d’un numéro mobile d’Escape Game, une entreprise d’animation commerciale, culture et tourisme (services publics), sans aucune activité associée à la défense des droits LGBTI+.

En somme, la lettre circulant sur les réseaux sociaux, selon laquelle la communauté des homosexuels du Cameroun soutient la candidature de Maurice Kamto, est un montage. Selon des sources concordantes dignes de foi, cette communauté n’a jamais existé. Cependant, il y a des associations de défense des droits de l’homme au Cameroun.

Cette publication s’inscrit dans le cadre des efforts continus de vérification des faits menés par KubaaruCheck, visant à analyser les contenus identifiés comme potentiellement trompeurs sur Facebook, TikTok, X et autres réseaux sociaux.

Cet article a été rédigé par le fact-checker Armel Mando et édité par Salomon Garaobe, et approuvé par Jean Besane Mangam, rédacteur en chef à KubaaruCheck. Ceci est une initiative soutenue par l’Association pour l’Éducation à la Citoyenneté Numérique (DigiEduCivic), qui encourage l’esprit critique et la responsabilité numérique auprès du public.  

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